A la suite de la sa détention provisoire à la prison centrale de Libreville de Pierre Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), le ministre de la Jeunesse et des Sports, Franck Nguema, a apporté des réponses à la Confédération africaine de football (Caf). A l’institution faitière du football continental qui estime que l’interpellation est «une coïncidence troublante et ses motifs peu clairs», il estime que «Mounguengui, qui «bénéficie de la présomption d’innocence», fait l’objet d’une procédure judiciaire au motif «qu’il aurait gardé le silence face aux abus sexuels qu’auraient vécus, pendant des années, des centaines de footballeurs mineurs».
Le président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), Pierre Alain Mounguengui, a été interpellé et mis en détention provisoire à la prison centrale de Libreville. La Confédération africaine de football (Caf) veut voir clair sur ce dossier. Elle a envoyé le 28 avril, un courrier au ministre en charge des Sports, Franck Nguema. Ce dernier a apporté des précisions sur cette affaire défrayant la chronique.
La Caf a exprimé son inquiétude sur la situation du président de la Fegafoot qui a été récemment réélu pour un troisième mandant avant d’être placé en détention provisoire pour dix jours à Ia prison centrale, le 27 avril 2022, par le procureur de la République. Il devrait être présenté devant le juge d’instruction, dans le cadre de I ‘enquête sur le «scandale de la pédophilie qui ébranle le football et le sport gabonais».
La Caf faisait également mention du «contexte particulier» entourant la récente réélection de Mounguengui et faisait remarquer «une coïncidence troublante et ses motifs peu clairs» dans le but de l’écarter de la direction de la Fegafoot. En réponse, Franck Nguema estime que «les conditions de détention de M. Mounguengui s’effectuent dans le strict respect des droits de l’homme» et qu’il se «porte bien», selon un récent communique de l’instance faîtière nationale.
Mounguengui complice selon les services judiciaires
Le membre du gouvernement rappelle qu’«il bénéficie de la présomption d’innocence», mais fait «l’objet d’une procédure judiciaire au motif qu’il aurait gardé le silence face aux abus sexuels qu’auraient vécus pendant des années, des centaines de footballeurs mineurs de la part de leurs encadreurs dont il est le président fédéral depuis huit (8) ans, soit de 2014 à 2022». Il rappelle également l’interpellation de l’ancien sélectionneur des U17, Patrick Assoumou Eyin, suspendu depuis «les révélations du très sérieux journal anglais The Guardian», le 16 décembrc 2021, qui a mis au grand jour un vaste réseau de pédocriminalité au sein du football gabonais depuis des années».
Il cite également les cas d’Orphée Mikala et Triphel Mabika qui font aussi l’objet de détention provisoir. «Le dernier cité, a d’ailleurs été surpris en flagrant délit le 25 décembre 2021, dans une chambre de motel à Libreville, avec deux jeunes garçons de 14 ans environ». Veuillez noter que d’autres personnes citées dans cette affaire ou soupçonnées d’avoir fermé les yeux sur ces crimes seront également entendues et/ou interpellées», a-t-il expliqué.
Le gouvernement à l’écoute de la Caf et de la Fifa
En clair, Franck Nguema souligne que «pour les services judiciaires, tous ces motifs, constituent une «complicité de M. Mounguengui au regard de l’article 48 du Code de procédure pénal en République gabonaise qui stipule que «est complice d’un crime ou d’un délit la personne qui sciemment, par aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la consommation».
Le ministre des Sports rappelle que «l’enquête sur la pédocrimanalité dans le football gabonais a été ouverte le 17 décembre 2021» et «nous étions loin de l’élection de la Fegafoot qui s’est tenue le 16 avril 2022. A cet effet, M. Mounguengui a été entendu pour la première fois par l’Etat-major des Polices d’investigations judiciaires au service des affaires criminelles, le 21 décembre 2021 à 14 h.».
Estimant que l’opinion publique gabonaise a été profondément choquée par ces révélations d’autant plus «les patents attendent ardemment la réparation de ces crimes odieux par la Justice gabonaise». «Le procureur de la République avait décidé d’entendre les victimes sous le sceau de l’anonymat. Vous comprendrez alors, la procédure silencieuse que prend cette «enquête judiciaire très sensible»,mais qui avance résolument» a-t-il dit, faisant savoir que la justice gabonaise est indépendante et il ne revient pas au gouvernement de demander la libération de Pierre Alain Mounguengui.
Toutefois, «le gouvernement demeure à l’écoute de la Caf et de la Fifa, qui restent des partenaires privilégiés pour la promotion du football au Gabon, aux fins de «gérer au mieux le scandale de Ia pédocriminalité au sein du football gabonais»».