ANALYSE
Les rapports qui existent, entre ces différentes composantes de l’activité, posent de nombreux problèmes :
- Fédération - Clubs (amateurs)
Il ressort les aspects suivants :
- compétitions irrégulières, limitées uniquement dans certaines zones ;
- cahiers de charges ignorés par les clubs ;
- absence des fichiers fiables de joueurs ;
- gestion opaque, de transfert des joueurs par la fédération ;
- trafic des âges de joueurs ;
- question d’assurance de joueurs par la fédération, et les dirigeants de clubs.
- Cinq fédérations phares entre autres, sont à l’abri des tracas à travers des budgets raisonnables (Maroc : 90 millions de dollars, Algérie : 27.6 millions de dollars, Nigéria : 17.7 millions de dollars, Tunisie : 12.1 millions de dollars, Afrique du Sud : 11.9 millions de dollars), une enquête qui remonte au mois d’octobre 2019. Les résultats sportifs, sont perceptibles à ce niveau… Comparativement à celles des fédérations, qui présentent de faibles budgets (Comores : 2.1 millions de dollars en 2020-2021).
- Clubs - Joueurs
La réalité actuelle démontre :
- une absence de matériel didactique, en quantité et en qualité ;
- un problème de récupération des joueurs, après les séances d’entraînements et les matchs officiels.
- Fédération - Direction technique
Un handicap sérieux :
- absence de ressources suffisantes, à mener convenablement, les activités liées au développement du football (sommes dérisoires allouées à la direction technique et ses démembrements).
- Fédération - Ligues spécialisées
Quelques faiblesses à relever :
- dépendance étroite des ligues, à la fédération (subventions accordées aux clubs de la ligue et officiels) ;
- l’inverse est une règle cardinale ailleurs. La ligue, reverse des sommes à la fédération, pour le développement du football armateur (réservoir du football professionnel).
- Fédération - État
Les rôles sont théoriquement complémentaires :
- insubordination des fédérations aux États, d’autant que, ce dernier est le régulateur. L’instance qui veille, au respect des normes, au sein de cette institution fédérale. La fédération s’inscrit, dans le cadre d’une délégation de service public, que lui confie l’État ;
- les missions fédérales sont clairement établies. Mettre en œuvre des programmes, projets et stratégies de développement ;
- financement des sélections nationales, par les pouvoirs publics (Budget Can 2017 pour les Éléphants : 3.9 milliards de francs cfa, versés par les pouvoirs publics. Les Lions de la Teranga reçoivent pour la Can 2021 : 5milliards de francs cfa …) ;
- ingérence des États dans la gestion fédérale (pour des raisons diverses).
- Fédération - Caf et Fifa
L’on note :
- gestion opaque des ressources, destinées au développement du football, par les fédérations ;
- incongruité dans la répartition des sommes allouées par la Caf, aux associations nationales, et traitement gracieux, réservé aux Présidents (200 millions de dollars/an. 100 millions au football jeunes, 60 millions aux officiels et 40 millions pour les besoins du Président fédéral) ;
- absence de transparence, dans la gestion des retombées de compétitions. Et, autres primes de participation, allouées aux sélections nationales de football (exemples : participation à la Can : 600.000 dollars. Le vainqueur final reçoit 4.5 millions de dollars…).
- interrogations sur les audits de gestion des fonds, versés par la Fifa et la Caf ´aux Fédérations ;
- questionnement, sur les projets de développement par la Fifa et la Caf, au bénéfice des fédérations du Continent (le budget de développement 2021-2022 de la Caf, passe de 119 à 134 millions de dollars). L’on attend la matérialisation, à travers les réalisations…
- État - Caf et Fifa
Des incongruités dans la pratique :
- violation des engagements et principes, édictés par les instances internationales de football (Ingérence des États dans les affaires de football) ;
- difficile application des décisions rendues, lors du sommet des Ministres en charge de la jeunesse et des sports (sommet de la Confejes Alger 1992), décide du choix des responsables fédéraux, par voie élective, et non plus par nomination. L’instinct de conservatisme, est ainsi à l’origine, des crises perceptibles, à certains moments.
- État - Ligues
Des paradoxes à relever :
- financement du football par les pouvoirs publics. Une forte dépendance, et non l’autonomie souhaitée (cas du Cameroun, le football professionnel reçoit 560 millions des caisses de l’État) ;
- absence d’infrastructures en quantité et en qualité, sur l’étendue du territoire (stades de compétitions) ;
- absence de politique attractive, en direction des investisseurs et autres partenaires, au développement du football ;
- action mitigée des communes, dans l’accompagnement des acteurs de football ;
- pouvoir d’achat insuffisant aux loisirs, en rapport avec les coûts d’accès au spectacle, sont loin de la portée populaire (la rareté de sous) ;
- non-respect des conventions collectives, par les clubs de Ligues professionnelles (insubordination) ;
- absence de statut particulier, aux acteurs du football professionnel (carrière pleine, d’un footballeur professionnel, est de dix ans. On ne tient pas toujours compte de cet aspect, pour ce qui est des cotisations sociales).
- Clubs - Joueurs
Une amertume profonde se dégage :
- situation salariale des acteurs est indésirable. 4/5 footballeurs, ne reçoivent pas leurs salaires (cas du Cameroun) ;
- effets négatifs (mendicité, précarité et mal être de footballeurs) ;
- avis des analyses pessimistes (manque de moyens financiers des dirigeants de clubs. Faibles capacités, liées à la fragilité des tissus économiques, peu favorables à l’essor et au développement du football) ;
- avis des analyses optimistes, (défaut de structuration et de la désorganisation de ces entreprises de sport. Elles optent pour la facilité, l’informel et le conjoncturel comme mode de gestion et de fonctionnement. Ce qui est incommode, à la gouvernance du football organisé, précisément du football professionnel) ;
- les clubs professionnels, ne sont organisés comme des entreprises (employeurs), calquées sur le modèle des Sociétés Commerciales ;
- absence de restructuration juridique et organique (pourtant, améliore fondamentalement, la vitalité des acteurs que sont les employeurs et les employés. Sans oublier le football africain, et certainement, les conditions de travail) ;
- Les possibilités du football professionnel (Afrique du Nord et du Sud), relève d’une exception à l’échelle continentale :
- la compétition de football professionnel, est rendue possible, grâce à la participation de clubs sportifs professionnels ;
- les compétitions professionnelles s’organisent, avec de véritables entreprises sportives, dûment constituées. Lesquelles, respectent le cahier des charges soumises, à des activités commerciales. Notamment, l’utilisation de gestions applicables, à la gouvernance du football professionnel ;
- des joueurs ayant un contrat écrit, avec un club. Percevant chacun pour son activité, une rémunération ;
- les rapports accablants de la Fifpro Afrique, et les menaces répétées de la Fifa, n’y ont pu rien faire à l’effet. La situation des footballeurs professionnels en Afrique, reste entière (hormis ces cas mentionnés plus haut). Ce qui vraisemblablement, est un calvaire d’ensemble.
- Tas - Fédération et autres acteurs
Ce sont de contrastes ennuyeux, qui déstabilisent, notamment :
- naissance d’une crise sociale dans le football, suite à des procédures internes et externes, aboutissants à de verdicts défavorables, au jeu sur le théâtre des opérations (cas du Cameroun depuis 2015, avec des Comités de Normalisation, aux résultats mitigés).
À ce catalogue triste et dépouillé de bon sens, des thérapies de choc existent, à redresser la pente, puis s’assurer un décollage certain et réel.